TRAITEMENT DE LA MATIÈRE ORGANIQUE PUTRESCIBLE PAR DÉSHYDRATATION THERMIQUE
Phase 1 : Centre hospitalier régional de Lanaudière (CSSS du Nord-de-Lanaudière)

JANVIER À MARS 2015 - ACCÉDEZ AU PROJET

Accompagné par SSE, le centre hospitalier régional de Lanaudière (CHRDL) a mené un projet pilote pendant une période de trois mois (janvier à mars 2015) visant deux objectifs : d’une part, évaluer la faisabilité d’implanter la technologie de déshydratation thermique dans le contexte des services alimentaires d’un établissement de santé et d’autre part, démontrer, à l’aide d’analyses agronomiques et environnementales, le potentiel de valorisation de la « matière hygiénisée » produite par le processus de déshydratation thermique.

L’élément déclencheur? Les services alimentaires vivaient un problème récurrent d’odeurs liées au mode de traitement des matières organiques putrescibles (MOP), à savoir les envoyer toutes au compacteur à déchets. La problématique réside dans le fait qu’une vaste majorité des MOP passent par un triturateur pour être ensuite déversées dans le compacteur à déchets grâce à un système d’eau courante qui coule le long de la courroie où sont débarrassés les plateaux des patients ainsi qu’au lave-chaudrons. Cette eau, réutilisée en circuit fermé, retourne aux services alimentaires sans traitement préalable, afin d’être utilisée à nouveau. Elle est chargée de nutriments et est responsable des odeurs qui sévissent aux services alimentaires. Cette situation est devenue un irritant majeur pour les employés des services alimentaires et une préoccupation importante pour l’équipe des services techniques.

Cette façon de gérer les MOP va à l’encontre des objectifs de la politique québécoise de gestion des matières résiduelles et de la vision de l’établissement. Le CSSS du Nord de Lanaudière a donc inscrit la gestion responsable des MOP à son plan d’action en développement durable et en santé environnementale en s’engageant à mettre en œuvre un système de récupération des matières organiques putrescibles.

Selon l’étude réalisée par l’équipe de Synergie Santé Environnement (SSE) en février 2014, les MOP générées par les services alimentaires représentent 18 % des 850 tonnes de matières résiduelles générées annuellement par le CHRDL, soit 151 tonnes métriques(TM). Cette donnée vient corroborer l’estimation faite par Recyc-Québec qui estimait la part des MOP à 25% du volume des matières générées par un établissement de santé. Les matières organiques putrescibles générées par les services alimentaires sont issues des repas servis aux patients et ceux servis à la cafétéria. Les 151 TM correspondent :

  • À 2 157 repas servis en moyenne chaque jour.
  • À la nourriture non consommée issue du retour des plateaux, soit l’équivalent de 0,175 kg/repas (données basées sur la caractérisation réalisée par SSE).
  • Aux résidus alimentaires générés lors de la préparation des repas (os, pour la préparation des fonds, légumes, etc)
  • Aux aliments périmés
  • Aux aliments cuisinés, offerts mais jetés sans avoir été consommés (gaspillage alimentaire)
  • Aux serviettes de table et aux menus

Ces données excluent les soupes, les jus et les desserts liquides (jello, pouding, etc.).

Dans le cadre de « l’étude comparative sur les modes de traitements de la matière organique putrescible » réalisée par SSE, diverses alternatives à l’enfouissement ont été évaluées, à savoir le compostage in situ, le compostage ex situ et le traitement par déshydratation thermique. À la lumière de recherches, de visites et d’échanges avec divers acteurs municipaux et gouvernementaux et de représentants de compagnies, le composteur Brome et le déshydrateur thermique se sont avérés être les solutions les mieux adaptées au CHRDL en fonction des volumes, des ressources humaines, de l’espace, de la logistique du travail et des coûts.

La première alternative explorée a été le composteur Brome. Des visites ont même été faites à Montréal, à Rougemont et à Sherbrooke afin de se familiariser avec le fonctionnement et d’échanger avec les propriétaires de ce composteur. Cette alternative, bien que très intéressante, n’a pas été retenue en raison des lignes directrices pour l’encadrement des activités de compostage du MDDELCC qui exigent une distance minimale de 250 mètres de toute zone résidentielle, commerciale, d’habitation ou de lieux publics. Le déshydrateur thermique s’est donc imposé même si cette technologie n’existe pas actuellement au Québec. Une équipe formée de représentants des services techniques et de membres de SSE s’est rendue à Cornwall (Ontario) afin de rencontrer un distributeur et de voir le déshydrateur en action. Durant cette visite, une entente de projet pilote a été convenue entre le représentant de Food Cycle Science et les représentants du CHRDL.

C’est en décembre 2014 que le CHRDL a mis à l’essai pour une période de trois mois, un déshydrateur thermique de marque Eco Smart. Le mois de décembre a permis au personnel et à la conseillère de SSE de se familiariser avec l’appareil et de planifier, dans une approche participative et avec l’appui d’un représentant du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), l ‘échéancier de traitement des MOP pour les trois aires de travail, soit le lave-chaudron, la préparation et la laverie (retour des plateaux de patients). Le projet pilote a réellement débuté le 4 janvier 2015 au lave-chaudron et s’est terminé le 13 mars 2015.

Le procédé d’utilisation du déshydrateur est assez simple. Il suffit de déposer les résidus alimentaires à l’intérieur de l’appareil et lorsque ce dernier est rempli aux 2/3, appuyer sur le bouton afin de démarrer la déshydratation. Le cycle varie en fonction de la teneur en eau des aliments mais dure en moyenne 14 à 16 heures. La matière organique est ainsi chauffée à une température de 185 degrés Fahrenheit (85 degrés Celsius), ce qui tue tout pathogène. Pendant le cycle, une eau très propre est rejetée dans un drain et une fois le cycle terminé, on récupère une matière déshydratée qui représente environ 30% du volume initialement placé dans la machine. Cette proportion est intéressante car nous venons de diminuer grandement le volume des matières organiques putrescibles ! La matière déshydratée, très stable, peut être entreposée dans un endroit sec dans l’attente d’être valorisée. En plus de valider la pertinence d’une telle technologie dans l’univers des services alimentaires hospitaliers, nous avions pour objectifs d’analyser la « poudre de déshydratation » pour chacune des aires de travail. Le menu étant élaboré sur un cycle de trois semaines (semaine 1, semaine 2, semaine 3), la prise d’échantillons, à raison de 100 g par cycle de déshydratation (environ un cycle par jour), s’est réalisée pendant le cycle de trois semaines pour chacune des trois aires de travail.

Les échantillons recueillis ont été envoyés à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) à des fins d’analyses agronomiques et environnementales. L’étude de l’IRDA a également porté sur l’évaluation du potentiel d’utilisation comme amendement de sol ou fertilisant.  Des échantillons d’eau de déshydratation ont également été envoyés aux laboratoires Biolab et les résultats d’analyses ont démontrés une parfaite conformité. Le Cégep régional de Lanaudière, à qui a été présenté le projet pilote, s’est montré enthousiaste à l’idée de réaliser une recherche scientifique en laboratoire. Dans le cadre de leur cours « initiation à la démarche scientifique », trois étudiantes ont étudié le potentiel du produit résiduel organique de déshydratation (PROD) sur la germination et la croissance d’un légume feuille (épinard) et d’un légume racine (radis). À petites doses, la PROD s’est avérée très intéressante puisqu’elle favorise la croissance de ces légumes ! Quant aux analyses réalisées par l’IRDA, ces dernières démontrent qu’il n’y aurait pas à priori de contrainte d’usage comme amendement ou fertilisant pour les sols et comme intrant au compostage. Toutefois, cette matière déshydratée exempte de pathogène et riche en nutriments mériterait d’être étudiée en champs afin d’analyser son comportement dans un milieu dynamique bien différent du cadre contrôlé d’un laboratoire.

Malheureusement, en raison de la récente fusion dans le réseau de la santé, ce projet pilote n’a pas encore eu de suites concrètes. Les représentants de l’ancien CSSS du Nord de Lanaudière sont néanmoins heureux de partager leur expérience avec vous ! Ils encouragent la poursuite du travail initié et espèrent que cette matière organique déshydratée au fort potentiel trouvera une avenue de valorisation ! SSE poursuit ses recherches, soyez attentifs !

Voir le court documentaire produit par SSE :

TRAITEMENT DE LA MATIÈRE ORGANIQUE PUTRESCIBLE PAR DÉSHYDRATATION THERMIQUE
Phase 2 : Hôpital Notre-Dame (CHUM)

JUILLET À SEPTEMBRE 2016 - ACCÉDEZ AU PROJET

À venir

RÉCUPÉRATION DES PLASTIQUES HOSPITALIERS
Cité de la Santé de Laval – Hôpital Jean-Talon – Hôpital Pierre-Boucher

SEPTEMBRE 2014 à MARS 2016 - ACCÉDEZ AU PROJET

Logo_P_plastiqueLes établissements de santé ont un grand impact sur la santé et sur l’environnement, notamment en générant des matières résiduelles de toute sorte. Les plastiques provenant des activités de soins sont particulièrement problématiques car ils ne semblent pas intéresser beaucoup les récupérateurs, si bien qu’il est généralement plus simple pour les établissements de les envoyer à l’enfouissement alors qu’ils pourraient avoir une seconde vie, ici au Québec. En effet, la méconnaissance profonde des acteurs de la récupération de la réalité « terrain » des établissements de santé fait qu’ils considèrent souvent la majorité des matières résiduelles générées par ceux-ci comme étant des déchets biomédicaux alors que la majorité n’ont jamais été en contact avec des patients et sont même stériles, ce qui leur confère un haut potentiel de valorisation.

À la demande de plusieurs hôpitaux de la grande région de Montréal, SSE a ainsi réalisé un projet pilote visant à valoriser les nombreux « déchets » plastiques générés par leurs activités. Ce projet a été financé par Environnement Canada et RECYC-QUÉBEC et visait ultimement à augmenter considérablement les taux de récupération des plastiques dans les établissements de santé participant. Pour ce faire, nous avons réalisé une étude d’implantation d’un système de récupération des plastiques en milieu hospitalier. Cette étude, composée de deux parties, visait la récupération de tous les plastiques recyclables générés par les activités de trois hôpitaux (hôpital Pierre-Boucher, hôpital Jean-Talon et Cité de la santé de Laval), particulièrement ceux provenant des activités médicales puisqu’à l’heure actuelle, ils se retrouvent à l’enfouissement la plupart du temps. Une fois dans les sites d’enfouissement, les plastiques se dégradent très lentement, processus au cours duquel certains de leurs constituants (p. ex. des phtalates, du BPA) sont lessivés et se retrouvent dans le lixiviat, polluant par la suite les nappes phréatiques et les cours d’eau.

Pour atteindre nos objectifs, le projet a été divisé en plusieurs étapes :

  • Caractériser les « déchets » plastiques générés par trois hôpitaux : la Cité de la santé de Laval, l’hôpital Jean-Talon et l’hôpital Pierre-Boucher. Ces études nous ont permis d’obtenir des données très précises à la fois sur les types de plastiques mais aussi sur les volumes annuels générés par ces hôpitaux.
  • Dresser, avec le concours de RECYC-QUÉBEC, une liste la plus exhaustive possible des récupérateurs/recycleurs de plastiques au Québec et leur présenter les résultats des caractérisations ainsi que des échantillons provenant des hôpitaux partenaires.
  • Travailler conjointement, SSE, les hôpitaux pilotes et les récupérateurs de plastiques afin d’identifier les modes de valorisation les mieux adaptés tant aux réalités particulières des établissements de santé qu’à celles des récupérateurs.
  • Tester et mettre en place un système de récupération des plastiques fonctionnel dans chacun des trois hôpitaux pilotes.

 

1- Caractérisations

Les caractérisations n’ont été réalisées que dans 2 des 3 hôpitaux participants au projet puisque SSE avait déjà réalisé une caractérisation de toutes les matières résiduelles générées par la Cité de la santé de Laval en 2010. Les plastiques de tous les départements, médicaux et non médicaux, des 2 autres hôpitaux ont été caractérisés (32 départements pour l’hôpital Pierre-Boucher et 25 départements pour l’hôpital Jean-Talon).

Méthodologie :

La méthodologie retenue consistait à rencontrer l’ensemble des intervenants (jour, soir, nuit) de tous les départements des deux hôpitaux pour leur expliquer le projet, ses finalités et les différentes étapes qui allaient nous permettre de mettre en place un système de récupération des plastiques fonctionnel. Lors de ces rencontres, nous avons validé avec les personnel s’il était envisageable de leur demander de séparer les plastiques de toutes les autres matières résiduelles et de les placer dans des sacs transparents bien identifiés. L’affiche suivante a été spécialement développée pour la phase de caractérisation :

Affiche Projet plastique finale copie

Affiche développée pour la phase de caractérisation des plastiques aux hôpitaux Pierre-Boucher et Jean-Talon (SSE 2015)

 

Nous avons récupérés les plastiques générés par une semaine d’activités pour chaque département. Par la suite, ces plastiques ont été triés en fonction de leur grade (#1, #2, #3, #4, #5, #6, #7). Pour les nombreux plastiques ne présentant pas d’information sur le grade, nous avons créé des catégories et conservé des échantillons pour discussion ultérieure avec les représentants de l’industrie des plastiques. Chaque catégorie a ensuite été pesée et le total de la semaine a été extrapolé sur une année.

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Accumulation de sacs contenant des plastiques venant de divers départements de l’hôpital Jean-Talon (Crédit : Nathalie Robitaille – SSE 2015)

Résultats :

Première à notre connaissance au Canada, ces caractérisations nous ont permis d’obtenir des données précises sur les plastiques générés par les activités hospitalières (volumes annuels de l’ensemble des plastiques, volumes annuels par type de plastique mais également, volumes annuels par département).

Les affiches qui suivent présentent les résultats en images pour chacun des trois hôpitaux :

 

Affiche plastiques-03

 

Affiche plastiques-02

 

Affiche plastiques-01

 

2. Récupérateurs

À partir d’une liste qui nous a été fournie par RECYC-QUÉBEC et de nombreux contacts que notre organisme a établis au cours des dernières années avec l’industrie de la gestion des matières résiduelles, nous avons identifié tous les acteurs principaux de l’industrie de la récupération des plastiques au Québec qui ont manifesté de l’intérêt pour les plastiques hospitaliers. Dix-sept compagnies ont été répertoriées :

  1. Association canadienne de l’industrie des plastiques
  2. Atlas Solutions
  3. Cascades Récupération
  4. Groupe Gagnon
  5. Groupe Gaudreau
  6. Hanna paper
  7. Kruger
  8. Polystyvert
  9. Pyrowave
  10. Récupér’Action Marronniers inc.
  11. Récupération Thériault
  12. Ressource Intégration
  13. Sani-Eco
  14. Soleno-RCM
  15. Tiru
  16. TriCentris
  17. Yves Noël

Nous avons invité les représentants de toutes ces entreprises (à l’exception de Tiru et de TriCentris qui n’avaient pas encore été contactés à cette époque) à une rencontre aux bureaux montréalais de RECYC-QUÉBEC le 13 mai 2015. Les représentants de sept entreprises étaient présents (Stephen Tramley pour l’ACIP, Jean-François Rivet et Simon Chabot pour Cascades Récupération, Simon Bruyère pour Kruger, Solenne Brouard et Normand Gadoury pour Polystyvert, Jean-François Léonard et Jean-Philippe Laviolette pour Pyrowave, Richard Lanciaux pour Récupér’Action Marronniers inc. et, par téléphone, Guillaume Villemure pour Soleno Recyclage). Nous leur avons présenté les résultats des caractérisations des plastiques à l’hôpital Pierre-Boucher et à l’hôpital Jean-Talon, ainsi que l’extrapolation des données obtenues par SSE en 2010 à la Cité de la santé de Laval. Nous avons également apporté des échantillons de plastiques afin que ces représentants puissent prendre conscience de la qualité de la matière générée par un établissement de santé. Nous avons ainsi déconstruit la perception populaire que toute matière générée par un hôpital est systématiquement contaminée et de mauvaise qualité. Suite à cette rencontre, nous avons transmis le compte-rendu et la présentation Powerpoint à tous les récupérateurs invités, qu’ils aient ou non été présents. Nous les avons ensuite contactés personnellement afin de valider leur intérêt à participer au projet pilote et de cibler leurs attentes.

Suite aux échanges avec les récupérateurs, ces derniers ont été invités à déposer une proposition d’intérêt en fonction du type (grade) et des volumes de plastiques générés par les hôpitaux participants et qu’ils désireraient récupérer. Une grille leur a été envoyée afin d’uniformiser la cueillette d’informations.

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Malheureusement, certaines compagnies ont refusé de s’engager, même de façon informelle, et n’ont pas rempli ladite grille, ils ont dit préférer attendre qu’un appel d’offres pour la récupération des plastiques soit émis par les établissements de santé.

Le 7 janvier 2015, SSE a organisé une rencontre avec les représentants des trois hôpitaux participants afin de leur présenter sept propositions soumises par les récupérateurs/recycleurs.

3. Mise en place d’un système de récupération des plastiques à l’hôpital Pierre-Boucher

L’hôpital Pierre-Boucher a décidé de partir en projet pilote d’un an avec l’un des récupérateurs avec pour objectif d’implanter progressivement un système de récupération de tous les plastiques générés par ses activités. Cet établissement désirant envisager la récupération de ses matières recyclables dans son ensemble, il a été proposé au récupérateur de préparer des propositions différentes selon qu’il récupère uniquement les plastiques ou qu’il récupère également d’autres matières recyclables telles que les papiers, les cartons fins et les cartons ondulés. La proposition la plus intéressante tout en étant réaliste pour l’hôpital (en terme d’entreposage, de tri à la source, de coût de service, etc.) permet même d’obtenir des redevances tant pour les papiers et les cartons, chose relativement commune pour un hôpital, que pour les plastiques, fait à notre connaissance peu courant pour un établissement de santé canadien.

Au terme de l’année de projet :

  • L’hôpital sera en mesure d’apprécier les besoins en ressources humaines et la place nécessaire au tri et à l’entreposage des plastiques, ainsi que les coûts associés au transport et les éventuelles redevances liées à la vente des plastiques
  • Le récupérateur aura été en mesure de valider la fréquence optimale de collecte mais aussi la qualité du tri à la source et la valeur de revente des plastiques ainsi triés.

La mise en place du système de récupération des plastiques se fera de façon progressive, en débutant par quelques départements. Ainsi, le personnel de l’hôpital déposera certains types de plastiques (en débutant par ceux qui sont générés en plus grands volumes) dans des sacs en plastique transparent qui seront acheminés vers un plateau de travail où ils seront triés par grade (#1, #2, #4, #5) par des stagiaires de l’organisme D’un Couvert à l’Autre. Ce plateau vise la réinsertion au travail de gens atteints d’une problématique de santé mentale. Cette façon de faire assure une qualité optimale du tri des plastiques tout en contribuant à l’insertion socioprofessionnelle de personnes touchées par la schizophrénie, la plupart d’entre-elles étant des patients réguliers de l’hôpital Pierre-Boucher.

 

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Affiche destinée aux stagiaire de D’un couvert à l’autre pour faciliter le tri des plastiques au plateau de travail de l’hôpital Pierre-Boucher (Crédit photo : Nathalie Robitaille – SSE 2016)

 

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Stagiaire de D’un couvert à l’autre en train de trier les plastiques venant du bloc opératoire de l’hôpital Pierre-Boucher (Crédit photo : Nathalie Robitaille – SSE 2016)

 

Plan de mise en oeuvre

Mars à Juin 2016

  1. Rencontrer la direction de l’organisme D’un couvert à l’Autre pour valider l’intérêt d’ajouter un deuxième plateau de travail à celui de déchiquetage du papier confidentiel déjà implanté.
  2. Discuter avec le récupérateur choisi pour élaborer une entente pour réaliser un projet pilote d’une année, qui va permettre au récupérateur de mieux connaître la qualité et les volumes des matières et d’ajuster son mode opératoire, et à l’établissement, d’évaluer le besoin d’espace d’entreposage, d’implanter graduellement le système en respect du contexte du plateau de travail et de valider les données récoltées lors de la caractérisation
  3. Cibler 4 départements pour démarrer le projet (salle d’opération, hémodynamie, urgence et hygiène et salubrité).
  4. Élaborer des affiches
    1. Affiches pour l’implantation du système présentant les matières visées dans chaque département (matières générées en grand volume par ces départements et qui sont faciles à récupérer – fin de vie assurée)
      Affiche Urgence

      Affiche « plastiques » développée pour l’Urgence de l’hôpital Pierre-Boucher (crédit : SSE 2016)

       

    2. Affiches pour les stagiaires du plateau de travail, leur permettant de trier les plastiques par grade issus des 4 départements participants
      Affiche GMR tri DCA

      Affiche « plastique #2 » développée pour les stagiaires du plateau de travail de l’hôpital Pierre-Boucher (crédit : SSE 2016)

       

  5. Rechercher un lieu d’entreposage
  6. Approcher les employés d’hygiène-salubrité qui vont transporter la matière depuis les départements jusqu’au plateau de travail
  7. Rencontrer et présenter le projet d’implantation à l’ensemble du personnel (jour, soir, nuit) des quatre départements, avec pour objectif  :
    1. D’expliquer l’implantation progressive du système compte-tenu des résultats de la caractérisation (pourquoi on prend uniquement certains types de plastiques générés en plus gros volumes)
    2. D’expliquer la logistique entourant cette récupération : tri manuel par les stagiaires, entreposage de la matière (environnement physique restreint, expliquant l’implantation progressive), utilisation de sacs transparents, traitement ultérieur de la matière
    3. D’expliquer l’évolution de la mise en œuvre progressive de la récupération dans chacun de leurs départements
  8. Démarrer la récupération avec les quatre départements
  9. Assurer un suivi (avec les départements et avec le plateau de travail) pour contrôler la qualité (qu’est-ce qu’on attend, comment distinguer les types de plastiques, s’assurer que la matière soit exempte de contaminants – biologiques ou autre)
  10. Échanger sur une base régulière avec toutes les parties prenantes pour assurer une amélioration continue
  11. Porter une attention particulière aux stagiaires (qui font ce travail bénévolement) qui, initialement, n’ont aucune connaissance en matière de tri de plastique
  12. Ajuster les collectes avec le fournisseur en fonction de l’espace d’entreposage et des volumes générés
  13. Poursuivre l’accompagnement terrain de façon continue
  14. Peser chaque sac trié avant la collecte (dans le but de connaître les volumes et de valider les chiffres du récupérateur)

Juillet à août 2016

  1. Poursuivre l’implantation en augmentant le nombre de départements (laboratoires, imagerie médicale, soins intensifs, endoscopie, services alimentaires, magasin, pharmacie) et en augmentant les types de fournitures médicales incluses dans la collecte
  2. Aménager un nouveau local d’entreposage pour permettre au local de tri d’accueillir plus de matières sans surcharger l’espace de travail des stagiaires
  3. Adapter les affiches en fonction de l’évolution du système

Automne 2016 et hiver 2017

  1. Étendre le système à l’ensemble de l’hôpital (inclure toutes les unités de soins)

 

4. Conclusions

À l’hôpital Pierre-Boucher, outre des avantages environnementaux et économiques, ce projet a des retombées sociales importantes et contribue à améliorer la santé ; tant celle des stagiaires en réduisant notamment le besoin de médication et de journées d’hospitalisation, que celle de la population générale en détournant de l’enfouissement ces matières.

SSE travaille actuellement avec la Cité de la santé de Laval pour élaborer une entente similaire à celle de l’hôpital Pierre-Boucher et de son récupérateur.

Quant à l’hôpital Jean-Talon, en raison des récentes fusions dans le réseau de la santé, il a décidé de quitter le projet au printemps 2015.

 

Ce projet a été réalisé avec le soutien financier de :

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