SAVIEZ-VOUS QUE ?

Vous pourriez obtenir des redevances par la vente de votre carton ondulé. En effet, si vous générez plus de 5 tonnes de carton par mois, il serait pertinent d’évaluer la possibilité d’investir dans un compacteur ou dans une presse à carton qui vous permettra de vendre votre carton et d’obtenir des redevances. Celles-ci pourraient être placées dans un Fonds vert qui alimentera la mise en oeuvre d’autres actions en GMR.

CONTEXTE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
ET DE SERVICES SOCIAUX QUÉBÉCOIS

Selon une dizaine d’études de caractérisation menées par SSE, le carton ondulé représente, en poids, en moyenne 11 % des matières résiduelles générées par un hôpital14 % des matières résiduelles générées par un centre d’hébergement et 4 % des matières résiduelles générées par un CLSC. Cette matière, générée principalement par les magasins et les services alimentaires, est facile à récupérer et a un très haut potentiel de valorisation. D’ailleurs, au Québec, un système de récupération du carton ondulé est en place dans la majorité des installations de santé et de services sociaux. Très souvent, avant même de sortir d’une installation, de nombreuses boîtes sont récupérées par les employés pour leurs besoins personnels tels que les déménagements. Les boîtes qui restent sont souvent récupérées en vue d’être recyclées, soit par des entreprises privées, soit par les municipalités. La récupération municipale est généralement gratuite ; tandis que la récupération par des entreprises privées est la plupart du temps payante (transport).

Si le carton ondulé est conditionné en ballots ou placé dans un compacteur et que les volumes générés annuellement sont suffisants (selon plusieurs récupérateurs, il faut compter un minimum de 5 tonnes par mois pour rentabiliser l’achat d’une presse à carton avec l’obtention de redevances), l’installation peut recevoir des redevances qui peuvent alors servir à payer tout ou une partie des coûts de transport, ou encore être placées dans un fonds vert, comme c’est le cas notamment dans plusieurs installations du CISSS de la Montérégie-Est. Selon RECYC-QUÉBEC, on trouvait, en 2010, plus de 150 récupérateurs de papier et carton au Québec (29 centres de tri et 146 écocentres).  La crise vécue par l’industrie du recyclage au cours des dernières années fait en sorte que moins de 30 récupérateurs et moins de 20 recycleurs de papier et de carton sont désormais en activité au Québec.

Les installations de santé et de services sociaux vivent quelques enjeux en lien avec la récupération du carton ondulé, notamment :

  • Volumes générés annuellement peuvent être trop faibles pour espérer obtenir des redevances
  • Manque d’espace à l’intérieur pour entreposer les boîtes de carton, pour installer une presse et/ou pour entreposer des ballots
  • Manque d’espace à l’extérieur pour installer un compacteur ou un conteneur à carton ondulé
  • Manque de participation du personnel des départements générateurs qui ne défont leurs boîtes, etc. (souvent associé à un manque de connaissances des impacts liées à leur geste).

Le carton ondulé est composé de 60% de matières renouvelables (il faut environ 2,5 tonnes de bois pour créer une tonne de carton ondulé) et peut facilement être réutilisé, recyclé ou composté (En savoir plus). L’encre utilisée sur le carton ondulé est composée majoritairement d’encres UV qui ne libèrent pas de composés organiques volatils (COV).Les encres UV contiennent par contre des substances acryliques qui peuvent être à l’origine d’irritations, d’allergies ou de sensibilisation à la suite de contacts répétés. L’effet dépend de l’intensité et de la durée de contact.

COMMENT GÉRER LE CARTON ONDULÉ SELON LE PRINCIPE DES 3 RV ?

Pratiques d’approvisionnement – Inclure des critères spécifiques dans les appels d’offres permettant de réduire l’emballage, par exemple, celui du CHUM qui exige des fournisseurs que le coefficient de suremballage (volume de l’emballage divisé par le volume du produit) ne dépasse pas 1,10 ; c’est-à-dire que l’emballage ne dépasse pas de 10 % les dimensions du produit qu’il contient.

 Réduction à la source – Certains fournisseurs du réseau de la santé et des services sociaux, tels McKesson Canada, utilisent depuis plus d’une décennie des boîtes réutilisables en plastique pour effectuer leurs livraisons. Les boîtes une fois déballées peuvent être empilées les unes sur les autres et retournées au livreur lors de la prochaine livraison. Cette pratique pourrait également être considérée comme critère dans un appel d’offres.

Réemploi – La majorité des installations de santé et de services sociaux ont mis en place un système simple de réemploi des boîtes de carton ondulé en les rendant accessibles à leurs employés pour fins de déménagement par exemple. De plus, si l’offre dépasse la demande, il est possible de se tourner vers certaines entreprises qui se sont spécialisées dans la récupération et le conditionnement de boîtes de carton ondulé afin de leur donner une seconde vie.

 

Recyclage – Les travaux de laboratoire indiquent que les fibres de carton peuvent être recyclées plus d’une dizaine de fois. Les boîtes qui ne sont pas réutilisées par les employés peuvent être récupérées dans le but d’être recyclées. Si les volumes générés sont petits, il convient de contacter la municipalité pour essayer d’obtenir une collecte gratuite. Si les volumes sont importants, un récupérateur privé sera plus à même de collecter le carton et pourrait même, en fonction du conditionnement du carton, offrir des redevances. Le carton ainsi recyclé entre dans la fabrication de nouvelles boîtes de carton, papier kraft, matériaux de construction (revêtements de toiture, isolants de cellulose), compost (le carton sert de matière structurante et carbonée), composantes de stylos, etc.

ÉTAPES À SUIVRE POUR METTRE EN PLACE OU
AMÉLIORER UN SYSTÈME DE RÉCUPÉRATION DU CARTON ONDULÉ

1. Estimer les quantités
Estimer la quantité de cartons ondulés générées (volumes ou poids) dans chaque installation. Si le récupérateur n’est pas en mesure de fournir les quantités récupérées annuellement ou si le carton est envoyé à l’enfouissement, il est possible d’estimer les quantités de carton de deux façons : en pesant le carton ondulé généré pendant une semaine et en extrapolant sur une année ; en comptabilisant le nombre de contenants de cartons collectés par année par le récupérateur et en utilisant le facteur de conversion disponible dans le fichier Excel « Estimateur de génération de matières résiduelles » disponible sur le site de RECYC-QUÉBEC.

Connaissez-vous les volumes générés annuellement ?

2. Répertorier les départements générateurs
Identifier les départements qui en génèrent le plus (cf. loi de Pareto – identifier les 20% de départements qui génèrent 80% du carton) et concentrer les efforts sur ceux-ci dans un premier temps.

Savez-vous quels départements génèrent ces matières ?
Savez-vous si vous valorisez (réemploi, recyclage) cette matière actuellement ?

3. Contacter différents partenaires de récupération et sélectionner le fournisseur
Sur la base des quantités générées annuellement, il est possible d’identifier le système et le fournisseur de collecte les mieux adaptés, permettant de réduire les coûts de gestion et éventuellement, d’obtenir des redevances. Ce fournisseur peut être un récupérateur privé ou une collecte municipale. La première étape consiste à s’informer auprès de votre municipalité.

Savez-vous quel fournisseur collecte actuellement ces matières ?
Avez-vous signé un contrat ou une entente avec ce fournisseur ?
Connaissez-vous le contenu de ce document ?
Des frais sont-ils associés à ce contrat/cette entente ?
Avez-vous déjà effectué des visites surprises chez votre fournisseur ?

4. Exiger du fournisseur
La traçabilité du carton ondulé et un rapport détaillé des quantités récupérées.

Savez-vous où s’en vont ces matières une fois qu’elles quittent votre établissement ?
Exigez-vous un bilan annuel faisant état du devenir précis de ces matières (traçabilité) ?
Avez-vous élaboré une procédure pour assurer l’uniformisation et la pérennité du système de collecte que vous avez mis en place ?

5. Élaborer une procédure
Pour l’uniformisation et la pérennité du système de récupération du carton ondulé.

6. Identifier le type de bacs à privilégier
En impliquant les intervenants terrain, identifier le type de bacs à privilégier dans chacun des départements générateurs et l’endroit où les placer (avoir des exemples de bacs à présenter). Ces décisions doivent se baser sur les quantités générées et l’espace disponible dans chaque département, mais aussi en fonction du système de collecte en place avec le partenaire de récupération. Permettre aux employés de récupérer des boîtes de carton pour leurs besoins personnels

Dans quels contenants placez-vous ces matières ?
Combien de contenants avez-vous ?  Où sont-ils placés ?
Que faites-vous avec une fois qu’ils sont pleins ?
Sont-ils fournis gratuitement par votre fournisseur de services ?

7. Mettre en œuvre une campagne de communication
Permettant de sensibiliser et informer le personnel concerné sur le système de récupération en place.

Pour aller plus loin
Organisez une visite chez votre récupérateur pour bien comprendre le processus de récupération une fois que le carton a quitté vos installations.

EXEMPLES DE MEILLEURES PRATIQUES

L’hôpital de St-Eustache place le carton ondulé dans un compacteur 40 verges cube collecté deux fois par mois et obtient des redevances dépassant les coûts de transport.

L’hôpital de St-Jérôme possède une presse à carton et fait 11 ballots d’environ 600 lbs par semaine. Les ballots sont récupérés gratuitement et l’hôpital reçoit des redevances équivalentes au prix de comparution moins 50%.

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Source : eco-emballages

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