SAVIEZ-VOUS QUE ?

Ecolomondo, une entreprise Canadienne, a développé un procédé de décomposition thermique (PDT) qui, théoriquement à notre connaissance, recycle les déchets dont les couches et culottes d’incontinence en des produits finis comme de l’acier, du gaz, de l’huile, du carbone. Une voie en développement pour le secteur de la santé qui pourrait bientôt être en mesure de détourner les culottes d’incontinence des sites d’enfouissement. De plus leur usine pilote se trouve à Contrecoeur au Québec ! Pour plus d’information consultez le site d’Écolomondo.

CONTEXTE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
ET DE SERVICES SOCIAUX QUÉBÉCOIS

Les établissements de santé, principalement les centres d’hébergement, utilisent de grandes quantités de culottes d’incontinence. En hôpital, les couches pour bébé et les culottes d’incontinence représentent environ 3,5 % de l’ensemble des matières résiduelles ; tandis qu’en centre d’hébergement, les culottes d’incontinence représentent environ 40 % de l’ensemble des matières résiduelles (données SSE). Actuellement non valorisables au Québec, elles sont assimilées à des déchets ultimes et finissent donc à l’élimination. En centre d’hébergement, elles représentent une part importante des dépenses liées à l’élimination.

Les installations de santé et de services sociaux vivent quelques enjeux en lien avec la récupération des couches culottes usées, notamment :

  • Volumes générés par semaine qui sont très importants en centres d’hébergement
  • Coûts associés à l’élimination
  • Entreposage (odeur, sécurité sanitaire, contamination)

COMMENT GÉRER LES COUCHES POUR BÉBÉ ET LES CULOTTES D’INCONTINENCE SELON LE PRINCIPE DES 3 RV ?

Réemploi – L’entreprise d’économie sociale Lange Bleu a travaillé pendant plusieurs années en partenariat avec le CISSS de Laval pour tenter de développer des culottes d’incontinence lavables. Après une grande phase de recherche et développement, l’organisme a décidé d’arrêter le projet en raison de dépenses importantes et de la difficulté de mettre au point un modèle qui réponde à toutes les exigences des responsables du CH Rose-de-Lima. S’il avait réussi, ce projet aurait permis de réduire de façon importante les quantités de déchets envoyés à l’élimination sachant qu’une culotte lavable peut être lavée et réutilisée entre 200 à 300 fois.

 

Recyclage – Théoriquement, une fois séparées, les différents constituants des couches et culottes d’incontinence sont recyclables, à l’exception toutefois des polymères super absorbants. Aucun système de récupération n’existe cependant actuellement au Québec. En France, en 2009, Suez Environnement a développé le projet « Happy Nappy » avec le concours de l’ADEME qui a financé 40% du projet. Ce projet visait à :

  • Broyer les couches usagées afin de séparer leurs différents composants : 10 à 20% de plastiques, 10 à 20 % de fibres, 50 à 70% de déchets organiques et 5 à 10 % de polymères super-absorbants qui permettent aux bébés de rester au sec.
  • Isoler les plastiques du reste, en vue d’un recyclage spécifique.
  • Dégrader les matières organiques et les convertir en méthane par le processus biologique de méthanisation ; ensuite, les transformer en biogaz ou en compost. Le problème du recyclage des polymères super-absorbants était à l’étude.

Cependant, depuis 2011, nous n’avons plus entendu parlé de ce projet et il semble qu’il ait été abandonné.

La compagnie Knowaste LLC basée à Toronto possède des technologies brevetées pour le recyclage de produits hygiéniques absorbants et notamment les couches d’incontinence afin de les transformer en pâte à papier réutilisable et aseptisée et en composants

Impacts santé environnement

Une couche ou une culotte d’incontinence jetable peut contenir jusqu’à 50 composants différents, qui restent alors au contact de la peau. Ces substances peuvent avoir des impacts sur la santé. Ainsi, le polyclate de sodium est souvent à l’origine d’irritations et d’éruptions cutanées sur les fesses. Par ailleurs, le blanchiment des couches jetables au chlore génère des produits toxiques comme les dioxines dont on retrouve des traces dans les couches et culottes  elles-mêmes qui peut alors favoriser l’apparition de cancers. Elles sont aussi impliquées chez l’animal dans des dérèglements hormonaux, la baisse des défenses immunitaires, des problèmes de la fertilité. En 2000, Greenpeace a par ailleurs trouvé du TBT (trybutil étain) dans des couches pour bébé jetables. Cette substance est absorbée par la peau, peut nuire au système immunitaire et endommager le système hormonal. Par ailleurs, Les couches pour bébé et les culottes d’incontinence jetables envoyées à l’enfouissement et contenant des excréments humains non traités représentent une menace sérieuse pour les nappes phréatiques.

procédé de recyclage des couches

Source : knowaste – en anglais

SYSTÈME DE RECYCLAGE DES COUCHES USAGÉES

source : sfd systems – en anglais