SAVIEZ-VOUS QUE ?

Selon une étude réalisée par Transfert Environnement au CHUM en 2011, les résidus CRD ont un potentiel de mise en valeur variable :

  • Très bon pour le bois, les métaux, les agrégats, le carton ;
  • Bon pour le plastique, les résidus électroniques ;
  • Faible pour les résidus de gypse et de plâtre, les autres résidus.

 Ainsi, lors de la construction du siège social du Centre jeunesse de la Montérégie, 7,5 % des matériaux de construction étaient recyclés et 94 % des CRD ont été récupérés sur le chantier.

CONTEXTE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
ET DE SERVICES SOCIAUX QUÉBÉCOIS

Tout comme pour la collecte sélective, il existe des centres de tri qui permettent de recycler et de valoriser les résidus CRD. En 2015, on estime à 1,85 M de tonnes de résidus reçus par ces installations. Par la suite, un centre de tri pourra récupérer ou valoriser en énergie environ 53 % des résidus. Un des objectifs du dernier plan d’action gouvernemental, 2011-2015 visait à ce que 70 % des résidus CRD du segment bâtiment soit acheminés dans un centre de tri. L’objectif a tout juste été atteint en 2015, les 1,85 M de tonnes représentaient environ 71 % des résidus de CRD (récupérés et enfouis).

Les résidus CRD sont générés sur une base régulière par les établissements de santé et de services sociaux, p. ex. suite à des travaux de rénovation mineurs ou majeurs, suite à de la démolition ou encore à des travaux de construction. La plupart du temps, ces résidus se retrouvent dans un conteneur extérieur géré par les installations matérielles et peuvent ou non être triés et recyclés par le fournisseur de service, dépendant dans exigences de l’établissement.

Les installations de santé et de services sociaux vivent quelques enjeux en lien avec la récupération des résidus CRD, notamment :

  • Quantités variables d’une année à l’autre
  • Contenant fixe ou ponctuel sur le terrain
  • Entreposage difficile par manque d’espace à l’intérieur ou à l ‘extérieur
  • Fonctionnement continuel de l’établissement
  • Présence de matières dangereuses (ex. : amiante)

COMMENT GÉRER LES CRD SELON LE PRINCIPE DES 3 RV ?

Pratiques d’approvisionnement – Inclure des critères d’appel d’offres exigeant des entrepreneurs de faire de la déconstruction ou de tri et recycler tous les résidus CRD comme le fait le CHUM dans ce document.

Réemploi – L’entrepreneur peut, par exemple, déconstruire un mur intérieur et réutiliser les montants d’aluminium.

 

 Réduction à la source – La réduction à la source passe par deux aspects : l’étape la plus importante a lieu lors de la conception du bâtiment ; ensuite le recours à de meilleures pratiques de gestion de chantier qui permet de réduire la génération de déchets. La déconstruction en constitue un bel exemple. L’entrepreneur peut, par exemple, opter pour l’utilisation de matériaux de taille standard ce qui permet de réduire les coupes et retailles.

Recyclage – Exiger des entrepreneurs qu’ils retiennent les services d’un locateur de conteneurs qui acheminera les résidus du chantier vers un centre de tri. Le centre de tri pourra faire une séparation des matériaux pêle-mêle et les acheminer aux différents marchés de recyclage ou de valorisation. Voici des exemples de recyclage de différentes matières:

Panneaux de gypse : Il existe actuellement un seul recycleur de gypse au Québec : Recyc-Gypse. Il recyclera principalement le gypse dans la fabrication de fertilisant pour le secteur agricole. Pour maximiser le recyclage de cette matière, Recycle Gypse offre un service de ramassage dans la grande région de Montréal. Des frais seront exigés et un tonnage minimum pourrait être exigé.

Bois (charpente ou produits de finition intérieur en bois) : le centre de tri pourra les acheminer à des compagnies qui les transformeront principalement en panneaux de particules (mélamine) ou panneaux acoustiques. Le bois CRD peut également être utilisé comme combustible alternatif dans les installations industrielles (ex. cimenterie, papetière).

Agrégats (brique, gravier, béton, asphalte) : Ces matières pourront être incorporés avec des agrégats vierges pour différents usages d’infrastructure (ex. sous-couche pour une route). Le Bureau de Normalisation du Québec (BNQ) a émis une norme pour la production d’agrégats recyclés. Si vous avez des travaux d’infrastructure à réaliser, comme par exemple un stationnement extérieur, pensez à inclure cette norme dans votre devis (norme BNQ 2560-600).

ÉTAPES À SUIVRE POUR METTRE EN PLACE OU
AMÉLIORER UN SYSTÈME DE RÉCUPÉRATION Des résidus CRD

1. Évaluer les possibilités de réemploi
Dans le cadre d’un projet de rénovations, penser à faire l’analyse des matériaux déjà présents et voir s’il sera possible de les réemployer.

Connaissez-vous les volumes générés annuellement ?

2. Contacter différents partenaires de récupération et sélectionner le fournisseur
Sur la base des matières générées, il est possible de discuter avec les différents partenaires de récupération afin d’identifier les meilleures façons de trier les matières afin de réduire les coûts de collecte. Sélectionner le fournisseur qui offre le système de récupération le mieux adapté à chaque installation.

Savez-vous quels départements génèrent ces matières ?
Savez-vous si vous valorisez (réemploi, recyclage) cette matière actuellement ?

3. Exiger du fournisseur
Qu’il récupère la matière dans le but de recycler ce qui peut l’être. Si ce n’est pas une exigence, il y a de fortes chances que les CRD se retrouvent à l’élimination.
Exiger également la traçabilité du devenir des CRD une fois triés et un rapport détaillé des quantités récupérées.

Savez-vous quel fournisseur collecte actuellement ces matières ?
Avez-vous signé un contrat ou une entente avec ce fournisseur ?
Connaissez-vous le contenu de ce document ?
Des frais sont-ils associés à ce contrat/cette entente ?
Avez-vous déjà effectué des visites surprises chez votre fournisseur ?

4. Exiger des contracteurs
Qu’ils trient et récupèrent les CRD lors de travaux de construction, rénovation, démolition. Cette exigence doit être incluse dans les appels d’offres (voir section approvisionnement ci-dessus).
Exiger également la traçabilité du devenir des CRD une fois triés et un rapport détaillé des quantités récupérées.

Savez-vous où s’en vont ces matières une fois qu’elles quittent votre établissement ?
Exigez-vous un bilan annuel faisant état du devenir précis de ces matières (traçabilité) ?
Avez-vous élaboré une procédure pour assurer l’uniformisation et la pérennité du système de collecte que vous avez mis en place ?

5. Élaborer une procédure
Pour l’uniformisation et la pérennité du système de récupération des CRD.

6. Identifier le type de bacs à privilégier
En impliquant l’équipe des installations matérielles et le partenaire de récupération, identifier le type de contenant(s) à privilégier et l’endroit où le(s) placer. Ces décisions doivent se baser sur les quantités générées et l’espace disponible sur le terrain de chaque installation.

Dans quels contenants placez-vous ces matières ?
Combien de contenants avez-vous ?  Où sont-ils placés ?
Que faites-vous avec une fois qu’ils sont pleins ?
Sont-ils fournis gratuitement par votre fournisseur de services ?

7. Mettre en œuvre une campagne de communication
Permettant de sensibiliser et informer les contracteurs et le personnel des installations matérielles sur le système de récupération des CRD.

Cycle de vie

Recyclage des CRD

source : Zanker Recycling