SAVIEZ-VOUS QUE…

Certaines municipalités offrent gratuitement la collecte des résidus alimentaires aux établissements de santé et de services sociaux situés sur leur territoire, y compris aux hôpitaux.

La collecte sélective est un mode de récupération qui permet de cueillir des matières résiduelles pour en favoriser la mise en valeur. La collecte sélective procède par apport volontaire à un point de dépôt (point de vente, cloche, conteneur, déchetterie ou ressourcerie) ou de porte à porte.

CONTEXTE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
ET DE SERVICES SOCIAUX QUÉBÉCOIS

D’après le portrait de la gestion des matières résiduelles dans le sous-secteur institutionnel au Québec dressé par NI Environnement et RECYC-QUEBEC, le réseau de la santé à lui seul produirait 23 921 tonnes métriques de résidus alimentaires par année, représentant près de 46 % de l’ensemble des résidus alimentaires générés par lesous-secteur institutionnel au Québec. À l’époque, le taux de récupération était évalué à moins de 1 %. Si l’on se fie aux résultats du sondage Gestred sur le développement durable 2014 du Ministère de la santé et des services sociaux, 29 établissements de santé avaient mis en place un système de valorisation des résidus alimentaires en 2014.

Selon des caractérisations réalisées depuis lors par SSE, les résidus alimentaires représentent en moyenne :

  • 15 % du poids des matières résiduelles (élimination et récupération) générées par un hôpital (basé sur quatre caractérisations des matières résiduelles)
  • 16 % du poids des matières résiduelles(élimination et récupération) générées par un CHSLD (basé sur quatre caractérisations des matières résiduelles)
  • 7 % du poids des matières résiduelles (élimination et récupération)générées par un CLSC (basé sur deux caractérisations des matières résiduelles)

Une caractérisation des matières résiduelles aux services alimentaires du Centre hospitalier régional de Lanaudière (SSE, 2014) a estimé que chaque repas génère en moyenne 0,175 kilos de résidus alimentaires. Sachant qu’une moyenne de 2 157 repas sont préparés chaque jour dans cette installation, nous obtenons une production hebdomadaire de 377,5 kilos de résidus alimentaires, soient 138 tonnes de résidus alimentaires par année. Ceci représente 63 % des matières résiduelles générées par les activités des services alimentaires de l’hôpital.

Les installations de santé et de services sociaux vivent quelques enjeux en lien avec la récupération des résidus alimentaires, notamment :

  • Manque d’espace à l’intérieur des bâtiments pour entreposer les contenants de récupération des résidus alimentaires
  • Manque de ressources financières pour installer une solution d’entreposage (p. ex. chambre froide) ou de traitement (p. ex. déshydrateur thermique) des résidus alimentaires qui permette d’éliminer les nuisances telles que les odeurs ou les mouches
  • Questions d’hygiène et de sécurité dans le contexte d’un établissement de santé et de services sociaux (p. ex. odeurs, lavage des bacs, vermine)
  • Volume de résidus alimentaires générés
  • Coût financier de certaines solutions de traitement

COMMENT GÉRER LES RESIDUS ALIMENTAIRES SELON LE PRINCIPE DES 3 RV ?

 Réduction à la source – La réduction à la source des résidus alimentaires est possible en minimisant le gaspillage alimentaire. Pour cela, il est possible d’adapter les quantités (p. ex. en proposant des demi-portions) ou encore de proposer des menus à la carte comme le propose le CHU Ste-Justine.

Réemploi –  Lors de la préparation des repas dans les services alimentaires, certains établissements réutilisent certains aliments tels que les légumes cuisinés afin d’en faire des soupes ou des purées. Il est également possible d’instaurer un système de don de nourriture avec des organismes tels que Les Banques alimentaires du Québec ou la Tablée des Chefs.

 

Recyclage – Lorsque l’on parle de recyclage des résidus alimentaires on fait référence à des traitements tels que, par exemple, le compostage, la biométhanisation ou la déshydratation thermique. Le compostage et la biométhanisation sont accessibles auprès de certaines municipalités et d’entreprises privées. Le compostage peut également être opéré sur place mais nécessite l’achat d’un composteur (industriel pour les gros générateurs ou de maison pour, par exemple, les CLSC). La déshydratation thermique est une autre méthode qui a été testée par SSE à l’hôpital Notre-Dame à Montréal et au Centre hospitalier régional de Lanaudière. Cette dernière institution a d’ailleurs acquis 2 déshydrateurs en 2018.

 

ÉTAPES À SUIVRE POUR METTRE EN PLACE OU
AMÉLIORER LE SYSTÈME DE RÉCUPÉRATION DES RÉSIDUS ALIMENTAIRES

1. Estimer les quantités
Estimer la quantité de résidus alimentaires générées (volumes ou poids) dans chaque installation. Si les résidus alimentaires sont éliminés et que vous n’avez accès à aucune donnée sur les quantités, vous pouvez estimer les poids en réalisant une pesée des résidus alimentaires générés par les activités des services alimentaire (préparation, lave-chaudron et laverie) pendant une semaine et extrapoler ces résultats sur une année.

Connaissez-vous les volumes générés annuellement ?

2. Répertorier les départements générateurs
Identifier les départements qui en génèrent le plus (cf. loi de Pareto – identifier les 20% de départements qui génèrent 80% du papier) et concentrer les efforts sur ceux-ci dans un premier temps. Dans le cas d’une installation possédant une cuisine, c’est là que les résidus alimentaires seront les plus nombreux.

3. Contacter différents partenaires de récupération et sélectionner le fournisseur
Sur la base des quantités générées annuellement, il est possible d’identifier le système et le fournisseur de collecte les mieux adaptés, permettant de réduire les coûts de gestion (possibilité de gratuité en faisant affaire avec sa municipalité, si cette dernière offre le service) mais également les inconvénients tels que les odeurs, les mouches, les vers, etc.

Savez-vous quel fournisseur collecte actuellement ces matières ?
Avez-vous signé un contrat ou une entente avec ce fournisseur ?
Connaissez-vous le contenu de ce document ?
Des frais sont-ils associés à ce contrat/cette entente ?
Avez-vous déjà effectué des visites surprises chez votre fournisseur ?

4. Exiger du fournisseur
La traçabilité des résidus alimentaires et un rapport détaillé des quantités récupérées. Si la pesée n’est pas possible, par exemple dans le cas d’une collecte municipale, un système maison de pesées peut facilement être mis en place.

Savez-vous où s’en vont ces matières une fois qu’elles quittent votre établissement ?
Exigez-vous un bilan annuel faisant état du devenir précis de ces matières (traçabilité) ?
Avez-vous élaboré une procédure pour assurer l’uniformisation et la pérennité du système de collecte que vous avez mis en place ?

5. Élaborer une procédure
Pour l’uniformisation et la pérennité du système de récupération des résidus alimentaires.

6. Identifier le type de bacs à privilégier
En impliquant les intervenants terrain, identifier le type de traitement à privilégier dans chaque installation (traitement in situ : déshydrateur thermique ou composteur, traitement ex situ : municipalité ou récupérateur privé), ainsi que le type de contenants à placer dans les départements générateurs et l’endroit où les placer. Ces décisions doivent se baser sur les quantités générées et l’espace disponible, mais aussi en fonction du système de collecte en place avec le partenaire de récupération.

Dans quels contenants placez-vous ces matières ?
Combien de contenants avez-vous ?  Où sont-ils placés ?
Que faites-vous avec une fois qu’ils sont pleins ?
Sont-ils fournis gratuitement par votre fournisseur de services ?

7. Mettre en oeuvre une campagne de communication
Permettant de sensibiliser et informer l’ensemble du personnel de l’établissement sur le système de récupération des résidus alimentaires en place.

Traitement de la matières organique putrescible par déshydratation thermique

source : SSE

Le tri et la valorisation des biodéchets À L’HÔPITAL PRIVÉ NORD-PARISIEN

source : Primum non nocere

Cycle de vie