Saviez-vous que ?
Vous pourriez obtenir des redevances par la vente de vos papiers, y compris les documents confidentiels!
Certains établissements se sont dotés de plateaux de travail en réinsertion socio-professionnelle où tous les papiers générés par leurs activités sont déchiquetés pour être ensuite entreposés dans un compacteur, ce qui leur permet d’obtenir des redevances tout en réduisant drastiquement les frais de gestion des papiers, incluant les documents confidentiels.
CONTEXTE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUX QUÉBÉCOIS
Le papier est omniprésent, quel que soit le type d’installation de santé et de service sociaux. Le papier représente en moyenne :
12 % du poids des matières résiduelles générées par un hôpital (basé sur quatre caractérisations des matières résiduelles réalisées par SSE)
6 % des matières résiduelles générées par un centre d’hébergement (basé sur quatre caractérisations des matières résiduelles réalisées par SSE)
52 % des matières résiduelles générées par un CLSC (basé sur deux caractérisations des matières résiduelles réalisées par SSE).
Dans les établissements de santé et de services sociaux, il existe deux grandes façons de gérer le papier :
- Un seul système de récupération pour tous les papiers, confidentiels et non confidentiels ;
- Deux systèmes parallèles de récupération, celui pour le papier non confidentiel, incluant ou non les cartons fins ; et celui pour les papiers confidentiels.
Selon RECYC-QUÉBEC, on trouvait, en 2010, plus de 150 récupérateurs de papier et carton au Québec (29 centres de tri et 146 écocentres). La crise vécue par l’industrie du recyclage au cours des dernières années fait en sorte que moins de 30 récupérateurs et moins de 20 recycleurs de papier et de carton sont désormais en activité au Québec.
Les installations de santé et de services sociaux vivent quelques enjeux en lien avec la récupération du papier, notamment :
- Volumes générés annuellement peuvent être trop faibles pour espérer obtenir des redevances
- Manque de participation du personnel des départements générateurs souvent associé à un manque de connaissances des impacts liées à leur geste
COMMENT GÉRER LE PAPIER SELON LE PRINCIPE DES 3 RV ?
Une bonne gestion du papier respectant la hiérarchie des 3RV par l’établissement de santé et de services sociaux présente de nombreux avantages environnementaux et économiques. Elle permet de limiter la pression sur la forêt québécoise, réduire la consommation d’énergie et d’eau, diminuer les polluants de l’air et de l’eau, valoriser les vieux papiers et réduire les coûts de gestion.
Pratiques d’approvisionnement – Inclure des critères d’appel d’offres exigeant des fournisseurs que le papier d’impression possède différentes certifications relatives au procédé de fabrication, telles que « Procédé sans chlore », « Écologo », « Green Seal », « Sustainable Forestry Initiative », « Forest Stewardship Council » mais également un contenu de fibres recyclées post-consommation de 50 % ou de 100 % (voir dernier appel d’offres de SigmaSanté).
Réduction à la source – Il existe de nombreuses façons de réduire l’utilisation de papier dans un établissement de santé et de services sociaux : utilisation d’enveloppes de courrier interne, utilisation du courriel, organisation de réunions sans papier, circulation des documents d’information entre les employés/utilisation de babillards plutôt que d’en placer dans chaque pigeonnier, etc.
Réemploi – De nombreuses installations de santé et de services sociaux ont mis en place un système simple de réemploi des papiers en en faisant des bloc-notes « maison ».
Recyclage – Dans la pratique, un papier peut être recyclé entre 5 à 7 fois. Dans le processus de recyclage (séparation des fibres, élimination des produits résiduels comme l’encre ou la colle, etc.), les fibres de celluloses s’abîment et perdent de leurs propriétés. À chaque cycle, elles sont en effet coupées et délitées. Cependant les fibres détériorées permettent de fabriquer du papier journal, ou encore des mouchoirs ; produits pour lesquels la qualité du papier est moins importante. Le papier de bureau sert généralement à fabriquer du papier toilette ou du papier essuie-mains.
Produits en papier pouvant être recyclés – Documents imprimés (y compris avec des agrafes), journaux, circulaires, revues, enveloppes (y compris avec fenêtre), sacs de papier, livres, annuaires téléphoniques.
ÉTAPES À SUIVRE POUR METTRE EN PLACE OU
AMÉLIORER UN SYSTÈME DE RÉCUPÉRATION DU PAPIER
AMÉLIORER UN SYSTÈME DE RÉCUPÉRATION DU PAPIER
1. Estimer les quantités
Estimer la quantité de papiers générées (volumes ou poids) dans chaque installation. Si le récupérateur n’est pas en mesure de fournir les quantités récupérées annuellement ou si le papier est envoyé à l’enfouissement, il est possible d’estimer les quantités de papier de deux façons : en pesant le papier généré pendant une semaine et en extrapolant sur une année ; en comptabilisant le nombre de contenants de papier collectés par année par le récupérateur et en utilisant le facteur de conversion disponible dans le fichier Excel « Estimateur de génération de matières résiduelles » disponible sur le site de RECYC-QUÉBEC.
Connaissez-vous les volumes générés annuellement ?
2. Répertorier les départements générateurs
Identifier les départements qui en génèrent le plus (cf. loi de Pareto – identifier les 20% de départements qui génèrent 80% du papier) et concentrer les efforts sur ceux-ci dans un premier temps.
Savez-vous quels départements génèrent ces matières ?
Savez-vous si vous valorisez (réemploi, recyclage) cette matière actuellement ?
3. Contacter différents partenaires de récupération et sélectionner le fournisseur
Sur la base des quantités générées annuellement, il est possible d’identifier le système et le fournisseur de collecte les mieux adaptés, permettant de réduire les coûts de gestion et éventuellement, d’obtenir des redevances.
Savez-vous quel fournisseur collecte actuellement ces matières ?
Avez-vous signé un contrat ou une entente avec ce fournisseur ?
Connaissez-vous le contenu de ce document ?
Des frais sont-ils associés à ce contrat/cette entente ?
Avez-vous déjà effectué des visites surprises chez votre fournisseur ?
4. Exiger du fournisseur
La traçabilité du papier et un rapport détaillé des quantités récupérées.
Savez-vous où s’en vont ces matières une fois qu’elles quittent votre établissement ?
Exigez-vous un bilan annuel faisant état du devenir précis de ces matières (traçabilité) ?
Avez-vous élaboré une procédure pour assurer l’uniformisation et la pérennité du système de collecte que vous avez mis en place ?
5. Élaborer une procédure
Pour l’uniformisation et la pérennité du système de récupération du papier.
6. Identifier le type de bacs à privilégier
En impliquant les intervenants terrain, identifier le type de bacs à privilégier dans chacun des départements générateurs et l’endroit où les placer. Ces décisions doivent se baser sur les quantités générées et l’espace disponible dans chaque département, mais aussi en fonction du système de collecte en place avec le partenaire de récupération. Permettre aux employés de récupérer des feuilles de papier imprimées sur une seule face et ne présentant pas d’informations confidentielles pour utiliser comme papier brouillon ou faire des blocs-notes.
Dans quels contenants placez-vous ces matières ?
Combien de contenants avez-vous ? Où sont-ils placés ?
Que faites-vous avec une fois qu’ils sont pleins ?
Sont-ils fournis gratuitement par votre fournisseur de services ?
7. Mettre en oeuvre une campagne de communication
Permettant de sensibiliser et informer l’ensemble du personnel de l’établissement sur le système de récupération du papier en place
Pour aller plus loin
Organisez une visite chez votre récupérateur pour bien comprendre le processus de récupération une fois que le papier a quitté vos installations
Références
Fiche d’information sur les produits de la collecte sélective – Papier journal (RECYC-QUÉBEC)
Fiche d’information sur les produits de la collecte sélective – Papier mixte (RECYC-QUÉBEC)
Guide de gestion des déchets du réseau de la sante et des services sociaux (MSSS)
Politique québécoise de gestion des matières résiduelles – plan d’action 2011-2015 (RECYC-QUEBEC)
ACV d’emballages alimentaires (Rolland)
Analyse comparative du cycle de vie des papiers fins Rolland enviro et Rolland opaque avec les papiers fins génériques nord-américains vierge et recyclé (Rolland)
Définition du papier (Larousse)
L’incinération, le changement climatique et l’épuisement des ressources (Centre national d’information indépendante sur les déchets)
Recyclage du papier et du carton (Futura Planète)
Santé et sécurité au travail (Officiel prévention)