SAVIEZ-VOUS QUE ?

Depuis 2012, un écofrais est ajouté au prix de vente des lampes au mercure. Ce frais permet de financer le programme de collecte gratuite des lampes au mercure par le programme à but non lucratif RecycFluo géré par l’Association pour la Gestion Responsable des Produits (AGRP), pour le compte des fabricants, des distributeurs et des détaillants de ces produits.

CONTEXTE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
ET DE SERVICES SOCIAUX QUÉBÉCOIS

D’après le portrait de la gestion des matières résiduelles dans le sous-secteur institutionnel au Québec dressé par NI Environnement et RECYC-QUEBEC, les lampes au mercure sont considérées comme des déchets dangereux. Les lampes au mercure, bien qu’encore très présentes dans les établissements de santé et de services sociaux (majoritairement des néons et des ampoules fluocompactes), tendent à être remplacées par des lampes DEL. À notre connaissance, la mise en place d’un système de récupération adéquat semble encore complexe pour de nombreuses installations, ce qui fait que des lampes au mercure se retrouvent encore souvent à l’élimination alors qu’un système efficace de collecte a été mis en place par le gouvernement du Québec.

Les installations de santé et de services sociaux vivent quelques enjeux en lien avec la récupération des lampes au mercure, notamment :

  • Méconnaissance de l’existence du système de récupération gratuit existant en vertu de la Responsabilité élargie des producteurs
  • Manque d’espace à l’intérieur pour entreposer les lampes dans un endroit sécuritaire
  • Manque de participation du personnel des départements générateurs souvent associé à un manque de connaissances des impacts liées à leur geste

COMMENT GÉRER LES LAMPES AU MERCURE SELON LE PRINCIPE DES 3 RV ?

Pratiques d’approvisionnement – Remplacer les lampes au mercure par des lampes DEL est une option qui est mise en oeuvre dans un nombre croissant d’installations. Outre l’élimination du mercure qu’il faut gérer de façon sécuritaire en fin de vie pour éviter les impacts négatifs sur la santé et sur l’environnement, les avantages en termes de consommation énergétique et de la durée de vie des ampoules DEL sont indéniables.

 Réduction à la source –  Le Gouvernement du Canada travaille depuis plusieurs années à diminuer la quantité de mercure dans les lampes au Canada. Le Conseil canadien des ministres de l’environnement (CCME) a fait la promotion de normes pour réduire la quantité de mercure dans les lampes vendues au Canada, et ce, dès 2001. Il en est résulté une norme pancanadienne, le Standard pancanadien relatif aux émissions de mercure des lampes fluorescentes (Standard pancanadien), dont l’objectif était de réduire de 70 % les niveaux de mercure dans les lampes en 2005 par rapport au niveau de 1990. Le deuxième objectif de cette même norme est une diminution de 80 % du mercure dans les lampes en 2010, toujours à partir de la même année de référence. Cette réduction permet de diminuer les émissions tout au long du cycle de vie de la lampe (fabrication, transport, enfouissement, incinération).

Réemploi – Étant donné que le réemploi consiste à utiliser plusieurs fois du matériel pour le même usage sans en changer sa forme ou ses caractéristiques, il n’est pas possible d’appliquer le principe de réemploi pour les lampes fluocompactes au mercure.

 

Recyclage – Dans le cadre de la Responsabilité élargie des producteurs, les lampes au mercure sont acheminées vers un site de traitement où 98% de leurs composants vont pouvoir être recyclés grâce au programme RECYCFLUO. Depuis la mise en place de la Responsabilité élargie des producteurs, il est très facile de faire récupérer gratuitement les lampes au mercure grâce au programme RecycFluo. Le verre, qui constitue 88 % du poids des lampes, est la matière recyclable la plus notable ; elle permet notamment de fabriquer des isolants ou des abrasifs pour le bâtiment. Les métaux tels que le cuivre, le fer et l’aluminium, qui constituent 5% du poids des lampes, vont être réintégrés dans les filières de fabrication de produits neufs tels que des cannettes en aluminium. Les poudres fluorescentes (3% du poids des lampes) et le mercure (0,005%) seront conservés dans des centres de stockage des déchets ultimes de classe 1, afin que ceux-ci ne soient rejetés dans l’atmosphère ou les sols. Pour connaître la liste des piles acceptées dans le cadre de la REP

Valorisation – Les plastiques, qui constituent 4% du poids des lampes, sont incinérés car trop peu pour être recyclés. Cette incinération a pour objet la valorisation thermique.

ÉTAPES À SUIVRE POUR METTRE EN PLACE OU
AMÉLIORER UN SYSTÈME DE RÉCUPÉRATION DES LAMPES AU MERCURE

1. Estimer les quantités
Estimer la quantité de lampes au mercure générées (poids) dans chaque installation. Si ces données ne sont pas disponibles, les statistiques d’achat donneront une bonne estimation du nombre de lampes générées en une année.

Connaissez-vous les volumes générés annuellement ?

2. Répertorier les départements générateurs
Habituellement, ce sont les installations matérielles ou le concierge (pour un bâtiment loué) qui gère le remplacement des lampes. Cependant, les ampoules fluocompactes peuvent être remplacées par les employés lorsque ceux-ci disposent de lampes de bureau.

Savez-vous quels départements génèrent ces matières ?
Savez-vous si vous valorisez (réemploi, recyclage) cette matière actuellement ?

3. Contacter RecycFluo
RecycFluo tient à ce que le client parle directement avec le service à la clientèle avant d’effectuer un premier envoi et ce afin d’éviter de mauvaises surprises et des frais de transport inutiles. Le fonctionnement du système de récupération dépend de la quantité de lampes contenant du mercure à recycler :

Si moins d’une palette de lampes (ex. : moins de 350 tubes 4’), il faut les rapporter dans un point de dépôt pour entreprise. Les adresses des différents points de dépôt pour entreprise sont disponibles sur le site web de RecycFluo (sélectionner « points de dépôt » puis « entreprise »)

Si une palette de lampes pleines ou plus (ex. 350 tubes de 4’), un service de collecte directe gratuit est disponible. Pour obtenir une collecte, il faut s’assurer que l’envoi contient uniquement des lampes au mercure (le recycleur pourrait charger des frais directement à l’établissement si des lampes hors programmes sont présentes dans l’envoi) et que les lampes sont mises dans des boîtes et les boîtes sont elles-mêmes solidifiées sur une palette. Les lampes peuvent être retournées dans n’importe quelle boite suffisamment solide pour le transport et qui permet de recouvrir entièrement les lampes. RecycFluo peut fournir des boîtes vides au besoin. Il faut demander les boîtes au préalable (1-888-860-1654 ou assistance@recycfluo.ca) puisque les palettes doivent être prêtes au moment où le transporteur arrivera sur place.

Une fois la palette prête, il faut remplir un formulaire de demande de collecte et le retourner à assistance@recycfluo.ca. Le formulaire de demande de collecte n’est pas disponible ici car RecycFluo tient à ce que le client parle directement avec le service à la clientèle avant d’effectuer un premier envoi et ce afin d’éviter de mauvaises surprises et des frais de transport inutiles. Une fois la demande traitée, le client reçoit une confirmation et les documents de transport par courriel. La collecte est généralement effectuée le lendemain mais il se peut que les délais soient un peu plus longs (jusqu’à 5 jours ouvrables).

4. Exiger du fournisseur
La traçabilité des lampes et un rapport détaillé des quantités récupérées

Savez-vous où s’en vont ces matières une fois qu’elles quittent votre établissement ?
Exigez-vous un bilan annuel faisant état du devenir précis de ces matières (traçabilité) ?

5. Élaborer une procédure
Pour l’uniformisation et la pérennité du système de récupération des lampes au mercure.

6. Identifier le type de bacs à privilégier
En impliquant les intervenants terrain, identifier le type de conditionnement à privilégier pour entreposer les lampes et l’endroit où les placer. Ces décisions doivent se baser sur les quantités générées et l’espace disponible à l’interne.

Dans quels contenants placez-vous ces matières ?
Combien de contenants avez-vous ?  Où sont-ils placés ?
Que faites-vous avec une fois qu’ils sont pleins ?

7. Mettre en oeuvre une campagne de communication
Permettant de sensibiliser et informer l’ensemble du personnel de l’établissement sur le système de récupération des lampes au mercure en place

Impacts santé environnement

Selon le Maine Department of Environmental Protection, la quantité de mercure contenue dans les ampoules fluo-compactes actuellement disponibles serait en moyenne de 5 mg. Dans les ampoules fluo-compactes et les tubes fluorescents (néons), le mercure se trouve sous forme de vapeur et une partie est adsorbée à la surface de poudres fluorescentes (phosphore). Le mercure sous forme vapeur sera libéré rapidement lors du bris d’une ampoule alors que le mercure adsorbé sur les poudres sera libéré progressivement. Lors d’un bris, une partie du mercure demeurera aussi adsorbée au verre et au socle de l’ampoule.

Le mercure contenu dans une ampoule fluocompacte ou dans un néon est présent en infime quantité (0,005 % de la composition) et n’est pas dangereux en cas de « bris occasionnel ». Le mercure est une substance hautement toxique et les établissements de santé et de services sociaux, en raison des quantités importantes de lampes au mercure qu’ils utilisent peuvent, s’ils ne recyclent pas ces lampes, être à l’origine d’impacts négatifs  tant sur la santé humaine que sur l’environnement.

L’exposition chronique au mercure peut entraîner des dommages au niveau du système nerveux central, des reins, du foie. Les principaux effets toxiques consécutifs à l’inhalation chronique de mercure incluent des changements à l’électroencéphalogramme, des déficits neurologiques périphériques, des effets sur le système nerveux autonome, des troubles du sommeil ainsi que des problèmes de motricité fine, de coordination visuo-motrice, du temps de réaction visuel, de concentration et de mémoire.

Des découvertes récentes décrivent les effets indésirables sur les systèmes immunitaire et cardiovasculaire pour de très faibles concentrations de mercure. L’exposition chronique à de faibles doses de vapeurs de mercure cause des atteintes du système nerveux central particulièrement chez le fœtus et l’enfant en croissance. Le mercure ne peut cependant s’échapper à moins que les ampoules ne se brisent par accident ou qu’elles soient jetées avec les ordures ménagères.

Le bris d’une ampoule fluo-compacte contenant 100 fois moins de mercure qu’un thermomètre médical ne devrait pas entraîner de situation d’intoxication aiguë.

Le mercure a une action inhibitrice sur le métabolisme des micro-organismes, et tend donc à réduire le potentiel d’auto-épuration des eaux à partir d’une concentration de 18 mg/l. Le mercure a la capacité de s’adsorber sur les sédiments et les matières en suspension. Il a par ailleurs une forte tendance à s’accumuler dans les sols, et notamment dans les sols humiques.

La plupart des composés du mercure sont toxiques et peuvent être dangereux à de très faibles concentrations dans les écosystèmes terrestres et aquatiques. Étant une substance rémanente, le mercure peut s’accumuler, ou se bioaccumuler dans les organismes vivants, et entraîner une toxicité de plus en plus grande au plus on s’élève dans la chaîne alimentaire (par exemple les poissons prédateurs, les oiseaux et les mammifères qui se nourrissent de poisson). Ce processus s’appelle la «bioamplification» ou « biomagnification ».

Recyclez vos lampes au mercure

source : RECYC-QUÉBEC

Collecte et recyclage des lampes usagées

Source : Récylum

Cycle de vie